La maison de George Sand (Nohant) – La Maison de Tolstoï (Moscou) : jumelage

Dans le cadre de l’année franco-russe du tourisme culturel 2016-2017, le Centre des monuments nationaux signe un accord de jumelage entre quatre monuments français et quatre monuments russes

La villa Savoye (Poissy) – La Maison Melnikov (Moscou)

La nécropole royale de la basilique de Saint-Denis (Saint-Denis) – La Forteresse Pierre et Paul (Saint-Pétersbourg)

Le château de Champs-sur-Marne (Champs-sur-Marne) – Le Manoir de Kouskovo (Moscou)

La maison de George Sand (Nohant) – La Maison de Tolstoï (Moscou)

Signés le 27 mai 2016 par Philippe Bélaval, président du Centre des monuments nationaux, avec les quatre directeurs des institutions gérant les quatre monuments russes, ces jumelages marquent symboliquement les liens qui unissent la France et la Russie à travers huit monuments représentatifs de leurs patrimoines.

La maison de George Sand (Nohant) et

la Maison de Tolstoï (Moscou)

La maison de George Sand

Posée « au bord de la place champêtre sans plus de faste qu’une habitation villageoise » : ainsi George Sand évoque-t-elle sa demeure de Nohant, située au fond d’une cour entourée de dépendances. Construit à la fin du XVIIIème siècle pour le gouverneur de Vierzon, ce petit château fut acquis en 1793 par Mme Dupin de Francueil, grand-mère de George Sand, qui l’entoura d’un vaste parc.

C’est dans ce cadre que se déroulèrent l’enfance et l’adolescence de la petite Aurore Dupin. Devenue plus tard une auteure majeure du XIXème siècle, elle y écrivit la majeure partie de son œuvre et y reçut nombre d’hôtes illustres : Liszt et Marie d’Agoult, Balzac, Chopin, Flaubert, Delacroix qui y eut son atelier… L’intérieur de la maison a conservé le décor que l’écrivain connut jusqu’à sa mort : salle à manger, chambre bleue, petit théâtre et théâtre de marionnettes.

La maison de Nohant est ouverte au public par le Centre des monuments nationaux.

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Maison de George Sand – © Philippe Berthé / Centre des monuments nationaux

Maison de George Sand – © Pascal Lemaître / Centre des monuments nationaux

La Maison de Tolstoï

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La maison principale date des années 1800-1805. Cette demeure en bois est entourée de plusieurs maisonnettes à usage de communs et d’un jardin d’un hectare avec une petite gloriette. L’intérieur est meublé des meubles, objets d’art et tableaux de la famille Tolstoï dans l’ambiance qui était celle des années 1893-1895. Il y a de grands tableaux de famille dans les pièces de réception de l’étage avec un piano à queue. Le bureau de travail de Tolstoï avec son fauteuil en cuir, et la bibliothèque, contiennent des milliers de livres édités dans les principales langues européennes que maîtrisait l’écrivain.

Tolstoï achète cette maison en juillet 1882. L’écrivain agrandit la maison, faisant construire trois pièces au premier étage et un escalier d’honneur par l’architecte Nikiforov.

Il y passa neuf hivers avec sa famille, de 1882 à 1901. C’est ici que naît en 1884 sa fille Alexandra, que meurt son fils Alexis en 1886, et que naît le dernier fils Tolstoï, Vania, en 1888. Il y a écrit plus d’une centaine d’œuvres dont La Mort d’Ivan Ilitch, La Sonate à Kreutzer, son roman Résurrection et ses pièces Le Pouvoir des ténèbres et Les Fruits de la science, ou encore sa nouvelle Le Cadavre vivant.

Il y écrit sa dernière œuvre Réponse au Saint-Synode, le 5 avril 1901. Comme tous les ans, le comte Tolstoï part au mois de mai pour sa propriété de Iasnaïa Poliana passer ses quartiers d’été, mais il tombe malade à l’automne et part se soigner en Crimée où il demeure jusqu’au milieu de l’été 1902. Retournant ensuite à Iasnaïa Poliana, il y reste jusqu’à la fin de sa vie et ne passe plus les hivers à Moscou.

La dernière fois que Léon Tolstoï s’y arrête, c’est en 1909 sur le chemin de Iasnaïa Poliana à Kriokchino pour rendre visite à son ami Vladimir Tchertkov, éditeur et rédacteur de ses œuvres de la fin de sa vie.

La maison est acquise par la ville de Moscou en 1913. Dans la tourmente des années révolutionnaires, la comtesse Tolstoï tente de sauver les archives et les meubles de la maison familiale et d’en faire un musée. Le musée a été fondé en 1920, quelques mois après sa mort.

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